Attentat à Mulhouse: Bayrou juge "inacceptable" que l'Algérie ait refusé de reprendre l'assaillant
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"C'est inacceptable". Pendant de longues minutes en marge d'une visite au Salon de l'Agriculture ce lundi 24 février, François Bayrou a dénoncé une situation "inacceptable", alors que l'Algérie a refusé à dix reprises de reprendre l'assaillant de l'attentat de Mulhouse, survenu samedi.
L'auteur, qui a causé la mort d'un sexagénaire et blessé trois policiers municipaux avec un couteau, était sous le coup d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF).
"L'assassin de Mulhouse avait été présenté dix fois aux autorités algériennes pour qu'elles acceptent de le renvoyer chez lui. Dix fois, la réponse a été non. Est-ce acceptable? Pour moi, c'est parfaitement clair: c'est inacceptable", a assené le Premier ministre face aux micros tendus des journalistes.
"Imaginez la situation si elle était inversée: si l'Algérie voulait renvoyer chez nous des délinquants, des assassins en puissance, et que nous disions non. Que diraient les autorités algériennes?", a-t-il ensuite questionné, répétant qu'il n'acceptait pas cela en tant que chef de gouvernement, mais également en tant que "père de famille".
Selon les informations données ce samedi par le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, après une rencontre avec les autorités locales au commissariat de Mulhouse, l'homme était arrivé illégalement en France en 2014.
Après une condamnation à six mois pour apologie du terrorisme, l'homme a été libéré après quatre mois et demi de détention. Il a alors été placé en centre de rétention administrative (CRA) pour trois mois, période pendant laquelle la France a essayé de l'expulser vers l'Algérie. Suite au délai maximal de trois mois en CRA, l'homme a été libéré.
Il a ensuite été assigné à résidence à Mulhouse, devant pointer au commissariat. Ce samedi, l'homme s'est présenté au commissariat mais a refusé de pointer. C'est après ce passage au commissariat qu'il a commis l'attaque au couteau.
"Il est purement et simplement inacceptable de continuer comme cela, a martelé François Bayrou. Il faut donc prendre les décisions pour que le gouvernement et les pouvoirs publics algériens comprennent quelle est la détermination de la France."
Des réunions pour évoquer le sujet auront lieu "dans les jours qui viennent" selon le Premier ministre. "La défense de notre sauvegarde, de notre sécurité immédiate, passe par l'affirmation forte que l'on ne peut pas accepter la situation qui est créée", a également déclaré François Bayrou.
Ce samedi après les faits, il avait affirmé que "le fanatisme a encore frappé" et que la France est "en deuil", dans un message posté sur X.
BFM TV